Marine Sillien (Pégase). Photo de Frank Weyler.

 

Marine, qu’est-ce qui fait que tu as accroché à l’orientation ?

Avoir une famille d’orienteurs, ça aide, mais, à la base, j’aime la course à pied et les espaces naturels. Orienter et courir, ça apporte un plus. On peut aussi courir à l’étranger, sur des terrains complètement différents. Au football, au Japon ou ici, c’est le même terrain…

Tu peux en dire plus sur la course à pied ?

Oui, je cours au Cepal à Bruxelles et je suis inscrite au club de Thuin pour pouvoir participer aux compétitions d’athlétisme comme les cross. J’aime beaucoup les courses sur route de type 10km ou bien les trails. Je viens de faire les 20 kms de Bruxelles en un 1h18’36’’. Si j’arrêtais le haut niveau C.O. je continuerais certainement la course à pied avec des objectifs spécifiques à cette discipline.

Quelles sont tes fiertés ?

Je viens de gagner le championnat de France moyenne distance, du côté de Bordeaux.

Chaque fois que je suis allée en finale A aux championnats du monde ou aux épreuves de la coupe du monde, c’était une grande fierté.

Et aussi, l’an dernier, j’ai fait 2ème à l’OOcup dans le Jura. J’étais sur le podium avec Daniel Hubmann ! (8 fois champion du monde, ndlr)

Qu’est-ce qui fait un bon orienteur ?

Celui ou celle qui parvient à concilier physique et technique. Il faut aussi gérer ses émotions et ne jamais abandonner.

Et ton entraînement ?

Les lundis, mercredis et vendredis, je cours de 50 à 60’ à allure modérée. Le mardi, je fais du fractionné sur piste, par exemple 10 X 400 mètres ; le jeudi, c’est du fractionné en forêt. Le samedi, repos et le dimanche, soit une compétition d’orientation, soit 1h15’ à allure soutenue.

Et l’entraînement technique ?

Il y a les stages. Sinon, lors de courses sans trop d’enjeu, mon entraîneur me dit de travailler ceci ou ça. J’ai un entraîneur pour les entrainements en groupe les mardis et jeudis et pour le reste, c’est mon papa Nicolas. Pour des grands événements, j’étudie les cartes, je fais des simulations.

Ton meilleur souvenir ?

C’est la première fois que je me suis qualifiée en finale A en moyenne distance aux championnats du monde. J’avais perdu une semelle, comme ce lundi aux 3 jours de Belgique, et je me suis quand même qualifiée !

Les plus beaux terrains ?

Certainement en Finlande et en Suède, mais j’ai un faible pour l’Aveyron et ses paysages ouverts.

D’autres loisirs ?

J’ai fait de la plongée. J’ai une étoile.

Ta situation professionnelle ?

J’enseigne à la Promotion sociale (formation pour adultes) à Bruxelles. J’ai fait des études de psychologie.

Un conseil à donner ?

À un débutant, je dirais de ne pas se décourager. C’est ce qui arrive chez les traileurs, qui n’aiment pas s’arrêter pour lire la carte. S’ils s’accrochent, ils auront autant de plaisir qu’en trail.

Et pour un confirmé ?

Ne pas baisser les bras, se donner jusqu’à la fin. On ne sait jamais où en sont les autres. Et si on a fait une mauvaise course, prendre le temps d’analyser ses erreurs et ses réussites pour faire mieux la prochaine fois.

Tes objectifs ?

Je vais à Kuopio en Finlande pour les championnats du monde. Contrairement aux grandes nations, nous ne pourrons pas nous y entraîner deux semaines juste avant, mais mon espoir secret serait de faire un top 40 sur la longue distance et d’être qualifiée en finale A pour la moyenne distance. En tous cas, on se prépare pour ça !

Il y a aussi, fin août, les championnats d’Europe (EOC) à Hasselt. Si j’allais en ¼ de finale du KO sprint, ce serait super ! Il y a aussi le relais sprint aux EOC. J’ai participé au meilleur résultat de la Belgique à ce jour, 11e nation lors des WOC 2024 à Edimbourg. Si j’arrive à m’intégrer à l’équipe une nouvelle fois, l’ambition du top 10 n’est pas si inimaginable, sur notre terrain !

Un(e) idole, un exemple ?

Tove Alexandersson, bien sûr, mais aussi, cet incroyable couple que forment Simona Aebersold et Kasper Fosser.

Comment gérer son mental en course ?

Repérer où et quand on fait des erreurs. Voir quand on craque psychologiquement. Il peut y avoir des constantes. Les identifier et travailler dessus.

Je me plantais souvent sur la balise 1 et aussi vers les ¾ de la course. Donc, vers les ¾ d’une course, je ralentis et je me concentre sur le cap.

En grande compétition, il m’arrive souvent de penser que les autres sont meilleures, m’amenant à sortir de ma concentration et me faire influencer dans leur erreurs. Je travaille activement là-dessus, sur la confiance en soi !

 

Merci Marine et bonne chance alors !